LA LÉGENDE DE LA FEMME BISON BLANC

Écrit par Corine Mystery
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Il y a très, très longtemps, le Grand Esprit fit tomber la pluie pendant des jours et des jours

LA LÉGENDE DE LA FEMME BISON BLANC


I. La fin du Vieux Monde :

Il y a très, très longtemps, le Grand Esprit fit tomber la pluie pendant des jours et des jours, et le niveau de l’eau augmenta, recouvrant toute chose.
Les gens escaladèrent une crête rocheuse saillante au-dessus du déluge, mais même là, l’eau suivit. Et puis, les Quatre Vents soufflèrent, et d’énormes vagues se fracassèrent sur les rochers et tout le peuple fut balayé et noyé.

II. La Renaissance de la Nation :

Au dernier moment, un immense aigle descendit du ciel pour sauver une jeune femme qui criait au secours. Elle saisit ses pattes, et il la porta jusqu’à une lointaine montagne qui se dressait au-dessus de l’eau.
Ils se marièrent et elle donna naissance à deux jumeaux, un garçon et une fille. Du mariage de la Femme de la Terre et de l’Aigle du Ciel, le peuple connu un nouveau commencement, prospéra avec le temps jusqu’à devenir à nouveau une Nation.

III. La Tristesse de la Guerre :

De nombreuses générations se succédèrent et puis les gens furent attaqués par des ennemis. Leurs maisons furent brûlées, et ils furent obligés de quitter leurs terres dans les forêts. Ils fuirent dans les grandes plaines ouvertes, où il n’y avait pas d’arbres et où les Quatre Vents soufflaient éternellement à travers le cercle du monde.
Toutes les familles pleuraient des parents qui avaient été tués. Ce fut des temps tristes et effrayants.

IV. L’Apparition de la Femme Bison Blanc :

Une année, tard dans le Printemps, un groupe de personnes errait, des étrangers dans ce nouveau pays. Ces personnes étaient fatiguées et affamées et cherchaient des bisons.
Tôt un matin, leurs chefs demandèrent à deux jeunes hommes de grimper sur une colline et de regarder par-dessus le paysage pour chercher des troupeaux.
Lorsqu’ils arrivèrent au sommet, ils furent surpris de voir une jeune femme grimper vers eux par l’autre côté, portant un paquet sur son dos. C’était une étrangère, belle et mystérieuse aussi.

L’un des jeunes hommes chuchota de vilaines choses mais son ami lui répondit : « Non ! chasse ses pensées ! ce doit être une femme sainte ». Mais il ne fut pas écouté, et à l’instant où l’autre mit les bras autour de la femme, la foudre et le tonnerre secouèrent le sommet de la colline et ils disparurent dans les nuages qui se précipitaient.
Lorsque le vent retomba, les nuages se levèrent et la femme était là, seule. A ses pieds, il y avait des os, c’était tout ce qu’il restait du jeune homme idiot.

L’autre était si terrifié qu’il se tourna pour courir. « Reste ! » cria t-elle. « Aucun mal ne te sera fait. Dis à ton chef que j’ai quelque chose d’important à lui donner. Dis-lui d’ériger le Tipi du Conseil avec un crâne de bison sur l’autel, au centre, et que tout le monde se réunisse demain à l’aube. Va maintenant ! ».

Il courut aussi vite qu’il put jusqu’au camp tout en bas, et il dit ce qui s’était passé. Tous se demandaient quelle femme ça pouvait être. Le Tipi du Conseil fut mis en place exactement comme elle l’avait demandé.

Tôt le lendemain matin, chacun revêtit ses plus beaux vêtements et rejoignit le grand tipi. Ils étaient excités, quoique dans la crainte de la Femme Mystérieuse.

Lorsque le soleil illumina le ciel, elle apparut marchant à travers la plaine vers l’entrée du cercle du camp. Son souffle était comme un nuage dans l’air froid du matin.

Il régnait le calme. Aucun bébé ne criait ; même les chiens craignaient d’aboyer. Elle chantait, mais même de loin sa chanson fut clairement entendue :

« Avec un souffle visible, je marche,
Vers cette Nation, je marche,
Et ma voie est entendue quand je marche.
Avec un souffle visible, je marche.
Avec cette pipe rouge, je marche ».

La belle femme portait une pipe. Elle marcha jusqu’à la place d’honneur où le chef, Bison Qui Se Tient Droit, l’invita à s’asseoir. Il plongea de l’herbe douce tressée dans une tasse en corne de bison remplie d’eau pour qu’elle boive. « Sœur, nous sommes heureux que vous soyez venue » dit-il.
Elle le remercia et dit à chacun, « Wakan Tanka, le Grand Esprit, a dit à mon Peuple des Bisons de m’envoyer à vous aujourd’hui. Il a vu vos larmes. Il sait que vous avez toujours essayé de faire ce qui est juste, ainsi il vous donne cette pipe. Priez avec elle, et vous allez voir vos prières s’élever vers Lui avec la fumée, et vous allez savoir qu’Il vous écoute. La pipe va unir les nations et les familles dans l’amour et la paix, et ainsi, à partir d’aujourd’hui, votre peuple et ma Nation des Bisons devient une seule et même famille ».

La belle leur dit, « Quand vous remplirez la pipe, les esprits de toutes choses vous aideront à envoyer vos prières au Grand Esprit ». Elle prit une braise dans le feu et alluma la pipe. Elle offrit la fumée au Ciel et à la Terre et aux Quatre Vents, en remerciement pour toutes les bonnes choses qu’ils donnent. Elle passa la pipe à la personne sur sa gauche, et elle alla de main en main autour du cercle, et les enfants la touchaient lorsqu’elle passait.
Lorsque la pipe termina le cercle, elle la posa contre le crâne du bison. Elle leur dit, « Dans l’avenir, chacun de vous aura une pipe. Portez-la toujours, et le Grand Esprit vous aidera sur votre chemin à travers la vie ».

Elle dit à Bison Qui Se Tient Droit, « Prends soin de cette pipe et elle va guider ton peuple jusqu’à la fin de ce monde ».
Se tournant vers les personnes elle dit, « Priez toujours. Cherchez ce qui est bon et vrai. Et maintenant, j’ai terminé ma mission pour laquelle j’ai été envoyée. Je me souviendrai toujours de vous, et un jour, je reviendrai. Mitakuye oyasin – nous sommes tous reliés ».

Elle quitta le Tipi du Conseil, s’arrêtant trois fois pour se retourner et les regarder. Lorsqu’elle fut sortie du cercle du tipi, elle se retourna une quatrième fois, et elle s’assit.

Et puis tout le monde fut étonné de voir un jeune bison blanc sauter et s’enfuir pour rejoindre les troupeaux de bisons. Jusqu’à ce moment, personne n’avait remarqué que les bisons avaient entouré le camp. La Merveilleuse Femme avait apporté sa Nation des Bisons avec elle.


V. Le Chemin du Bison :

On l’appelle la Femme Bison Blanc parce qu’elle s’est changée en jeune bison blanc. Ensuite, son Peuple du Bison donna la pierre rouge pour que tout le monde puisse faire des pipes. C’est arrivé ainsi.

Les bisons ont tracé des chemins en marchant d’une prairie à l’autre, d’une rivière à l’autre, çà et là. À certains endroits, les grandes bêtes adoraient se coucher et se rouler dans la poussière ou la boue pour se gratter le dos ! c’est à l’un de ces endroits qu’ils ont découvert la belle pierre rouge. Marchant sur les chemins tracés par le Bison, les gens l’ont trouvée, lavée et polie par le vent et la pluie... un cadeau du Peuple du Bison.

VI. Le Sang changé en Pierre :

La Tradition dit que la pierre rouge est la chair et le sang des personnes qui se sont noyées à la fin du Vieux Monde. Lorsque les vagues les ont balayés de la crête haute, ils ont coulé, et le Grand Esprit a changé leur corps en pierre.

Toutes les choses qui ont été dites ici, sont nées dans l’imagination de Wakan Tanka, le Grand Esprit !

Ho !
Corine Mystery